iris.lore développe une oeuvre protéiforme mêlant design, photographies et objets trouvés.
Par la mise en forme et l'association d'images, souvent en négatif, elle tente de révéler quelques éléments imperceptibles au premier abord et d'en proposer une nouvelle lecture suggestive.
iris.lore develops a protean body of work combining design, photography and found objects.
By formatting and associating images, often in negative, she tries to reveal some imperceptible elements at first sight and to propose a new suggestive reading
See more artworks at studio, by appointment : annelaurefrizot@gmail.com
Iris Lore (1969, France)
EXHIBITIONS
2023
Escape
Pascal Demeester - iris.lore
Galerie d-e-m-e-e-s-t-e-r, Bruxelles
Laniakea n°3 - Le monde comme image
Group show at LA RUCHE SEYDOUX - Paris
2017
Et inversement
Solo show at Frédéric Collier /contemporary,
67 rue de la Régence, 1000 Bruxelles.
2013 - 2016
Solo shows, exhibitions-installations in a loaned white spacious space in Brussels.
A time is a time is a time
Contingences
Positive Development
Memories
Encore
Self-portrait
Plis et replis
En perspectives
In situ
Ouverture
PRIVATE COLLECTIONS
Paris, Brussels, Basel.
ESCAPE, exhibition, Galerie d-e-m-e-e-s-t-e-r, Bruxelles, november 2023.
Escape.
Pascal Demeester et Iris Lore à la galerie Demeester.
Escape : des échappées, des trouées, des fuites vers l’extérieur.
S’échapper - de là où l’on se trouve - est bien légitime en photographie, qui n’est que visée perspective, exaltation d’un « point de vue » qui vous conduit immanquablement « ailleurs », hors d’un lieu et hors de vous-même.
Pascal Demeester, qui a pratiqué la photographie avant de privilégier le dessin et la peinture, montre ici neuf images de sa série Vanishing Point, une sorte d’ardente quête visuelle de trouées dans la végétation, à l’occasion de trois voyages à moto - des escapades, donc - sur les petites routes et chemins de la campagne française. Mille kilomètres, pour « ne découvrir que vingt et une trouées végétales, pas une de plus » dit-il.
D’où l’importance symbolique que revêtent ces échappées, une manière de sortir de soi, d’accéder à un autre horizon de formes plastiques que Pascal Demeester pressentait, qu’il pré-voyait sans les percevoir tout à fait, et par lesquelles il s’évadera de la photographie.
Neuf variations sur la découverte soudaine du ciel, de la lumière, ou de l’ombre, dévoilés dans la lisière végétale continue qui enserre sa route, au propre et au figuré.
Iris Lore, quant à elle, a repris sa quête d’un ailleurs visuel et des frontières de la photographie en s’attachant à la sélection méticuleuse de négatifs anciens d’amateurs, sur pellicule souple.
Le négatif, matériau délaissé, est une particularité purement photographique, mais une image singulière qui semble sortie de nulle part, vaguement perçue comme représentant une réalité objective, et pourtant énigmatique, en suspens d’identification, en attente de se « positiver ».
Une image qui vous entraîne hors des signes usuels de la vue, tout en vous arrimant fermement à un sujet naturel que vous reconnaissez instinctivement sous un autre jour, sous une autre lumière. Comme une traversée du réel vers l’envers du décor, la vue-arrière jusque-là dérobée.
En proposant ici des diptyques et des triptyques de négatifs qui conjuguent les échappées, associent les perspectives, enchâssent les points de vue, Iris Lore redouble d’efficacité par ses montages de deux ou trois images juxtaposées.
Scénographies soigneusement imbriquées pour divaguer vers des horizons imaginaires.
LE MONDE COMME IMAGE, exhibition, Fondation La Ruche Seydoux, Paris 15, march 2023.
Le monde comme image
De l'enfance à la vieillesse, nous regardons passer le temps. Avec impatience, détachement puis nostalgie. Alors, pour ne pas céder à un vertige permanent, les images jouent un rôle indispensable. Elles ont le pouvoir de matérialiser le temps en même temps que celui d'enclore le monde de manière rassurante. Elles nous ancrent, nous attribuant ainsi une position dans l'espace. Elles constituent une forme d'expérience substitutive précieuse si tant est qu'elles ne nous détournent pas de la réalité physique. Au fond, la profusion d'images n'est pas à craindre puisqu'elles se rapprochent toujours plus de notre corps, constamment au creux de nos mains, inscrites à même la peau, parfois même jusqu'à l'ingestion.
Cette exposition entrelace deux fils : celui des âges de la vie et celui de nos insatiables désirs d'images. Car partout, il nous faut représenter le visible et l'invisible, assembler les choses et les évènements, lire des signes, donner du sens. Et enfin, imaginer des figures qui relieraient les étoiles entre elles ; ce qui, après tout, n'est rien d'autre que le travail de l'exposition.
Bruno DUBREUIL
ET INVERSEMENT, exhibition, Frédéric Collier Contemporary Art, rue de la Régence, Bruxelles, 2017.
Tout le travail d'Iris Lore ne cesse d'osciller entre plusieurs pôles :
le positif et le négatif, le vide et le plein, la présence et l'absence, le manque et son complément, l'image unique et la séquence, le singulier et son double, l'envers et l'endroit, le noir et le blanc.
Comme chacun sait le noir et blanc est fait de nuances, jamais pareilles de l'une à l'autre, des unes aux autres. C'est entre ces nuances que se deploie son œuvre, jouant volontiers de l'ellipse. Des pistes sont lancées, de fugitifs prémices s'immiscent, des éléments transparaissent, reste au visiteur à combler les manques, à déjouer les pièges, à prolonger les amorces visuelles d'un travail dont on devine le potentiel en devenir.
C'est ce qui fait sa richesse et sa difficulté d'interprétation, comme ces lamelles plaquées d'argent qui font office de miroirs fragmentés dont on sait qu'en temps normal ils ne reflètent pas toujours la réalité. Ici, leur fragmentation empêche littéralement de s'y retrouver et nous renvoie à de fragiles éclats de notre environnement. Il en devient fugace et anonyme comme ces photos qui servent de point de départ au travail d'Iris Lore. Elles aussi, quelles bribes d'histoire nous racontent-elles ? Peu importe en définitive, car le propos n'est pas là. Si ce n'est qu'elles sont le prélude à un travail introspectif qui se dissimule derrière une rigueur de composition dont seules les séquences permettent de saisir toutes les nuances.
Bernard Marcelis, 2017.
All of Iris Lore's work continues to oscillate between several poles: positive and negative, emptiness and fullness, presence and absence, lack and its complement, unique image and sequence, singular and its double, back and place, black and white.
As everyone knows black and white is made of shades, never the same from one to the other. It is between these nuances that her work unfolds, willingly playing the ellipse. Trails are launched, fugitive premises intermingle, elements appear, remains to the visitor to fill the gaps, to foil the traps, to prolong the visual primers of a work whose future potential is guessed.
This is what makes its wealth and its difficulty of interpretation, like those silver-plated lamellas which act as fragmented mirrors which we know that in normal times they do not always reflect the reality. Here, their fragmentation literally prevents us from finding ourselves there, and brings us back to fragile outbursts of our environment. It becomes fleeting and anonymous as these photos serve as starting point for the work of Iris Lore. What bits of history do they tell us? It does not really matter, because the point is not there. Except that they are the prelude to an introspective work that hides behind a rigorous composition whose only sequences allow to grasp all the nuances.
Bernard Marcelis, 2017.